LE SYNDROME DU BOCAL

Extrait

Elle se pencha sur moi, pour m’éponger le front. Indra était son prénom, la Suède son pays, la douceur sa nature. Elle n’avait pas mis sa blouse réglementaire. Erreur de jeunesse. Pourquoi les blouses des élèves infirmières s’attachent-elles beaucoup moins haut que celles des diplômées ? Pourquoi avait-on réglé la hauteur de mon lit si bas ? Pourquoi dans un corps paralysé, une tête fonctionne-t elle toujours autant ? Pourquoi tous ces pourquoi ?

Elle avait noué sa montre sur l’avant dernier bouton du haut. Le bouton avait lâché. La montre rattrapée, elle pouvait s’occuper de moi.
Houlala… Ses deux obus de chair ferme écartaient ce qu’il restait de l’encolure libérée de sa blouse. Sa peau laiteuse et charnue me semblait aussi délicate que la douceur des soieries indiennes. Une gorge généreuse s’ouvrait vers des profondeurs vertigineuses. Des ombres et des lumières sur des couleurs de blancs nacrés, bordés de bronzage velouté, me ravissaient l’âme. Mon regard y plongeait avec la timidité du plongeur de haut fond. Allais-je m’y abîmer, ou manquer d’air après l’apnée de l’immersion ?
Ce fut l’air qui me manqua en premier.
Ses deux seins doux et libres dansaient si près de mon visage, que les effluves de sa transpiration parfumée me fouettaient les sens. Une gourmandise sucrée. Ils étaient au-dessus de moi, si proches de mes pupilles. Des phéromones à foison, m’inondaient la libido. Je suppliais que la paralysie gagnât aussitôt mon nerf optique. Je restais la vue bloquée devant ses adorables mamelles tant qu’elles dansèrent devant moi. Au détour des passages du gant de toilette, je n’en perdais pas une miette.

Que j’aimais l’art moderne !… Entre deux essuyages de mes yeux, j’y voyais un Bacon, un Botero. Rien de plus. Je pourrais peut-être lui demander gentiment de me montrer ses seins. Juste un peu. Ses mamelons aussi. Un tout petit peu. Je ne veux pas les toucher. Je ne peux plus. Je ne serai pas gênant, il ne me reste que la vue. Je ne solliciterai rien de choquant. Rien de bassement sexuel. Rien d’offensant, ni de dégradant. Juste le plaisir d’admirer une œuvre d’art. De la beauté pour mon âme. Et vérifier si je suis complètement paralysé. Simplement ressentir si mon corps est à la hauteur de mes hormones. Allez, laissez-moi contempler un sein encore une fois, avant ma dernière révérence. Je ne pourrai plus marcher sur le sable chaud des plages, là où les poitrines nues se réchauffent l’été.
– J’aimerais pouvoir admirer vos jolis seins…, osais-je avec l’audace des timides.

Je sentis un flottement dans son regard. Comme une hésitation.
A ma grande surprise, elle me répondit en souriant :
– Pourquoi pas. Si vous voulez.
Elle posa le gant de toilette sur la paillasse, et me dit:
– Regardez comme ils sont lourds. Je vais dégrafer davantage ma blouse, vous les verrez mieux. Voulez-vous que je les remue un peu devant vous ? Juste trente secondes. Je ne peux pas davantage. J’ai mon travail à finir et on pourrait nous surprendre. Je reviendrai demain. Je serai encore de service. J’aurai un joli soutien gorge à dentelles blanches et roses. Du 95 D c’est ma taille, quand j’en porte. Vous aimez ?

– …Euh, bien sûr que j’aime! J’adore les dentelles!…
Vous auriez pu refuser et me dire :
– Mais vous n’y pensez pas! Qu’est-ce qui vous prend ? Ce n’est pas parce que vous êtes paralysé qu’il faut vous croire tout permis. Vous êtes un sadique pervers. Vous me prenez pour qui ? Vous ne voulez pas que je vous montre mes fesses aussi pendant que vous y êtes ?

Finalement, je n’ai rien demandé. Pendant ma toilette, ses seins ont continué de bouger au rythme du mouvement de ses bras. Nous avons parlé du temps qu’il faisait. Qu’il valait mieux être à l’intérieur, par ce temps pourri. Qu’il n’y avait plus de saison, tout ça. A une autre époque, c’eût été de la faute à la bombe atomique, aujourd’hui, ce sont les gaz à effet de serre. Du temps de Madame de Sévigné ce fut la puissance de la poudre à canon qui déréglait les saisons. Mais cela avait l’avantage d’être écrit par sa plume.

Décidément, on aurait pu dire que j’étais bien. Allongé sur mon lit, doigts de pieds en éventail. Trop bien. Ses seins mobiles, la pluie dehors, le gentil papotage, son parfum animal. Tout, me prédisposait à une sérénité de bon aloi.

Quand elle me prit la verge en main pour la nettoyer -j’avais encore une infection urinaire- il y eut un peu de pus qui s’en écoula. Avec une douce fermeté, sa main gauche avait saisit mon gland décalotté. Puis de la main droite, elle en essuya minutieusement le méat urinaire, violacé et tuméfié, en prenant garde de ne pas trop tirer sur le tube de la sonde qui s’y enfonçait. Une fois ma verge propre, et séchée dans la serviette, elle souleva mes bourses, l’une après l’autre. D’un geste très doux et enveloppant, elle les nettoyait minutieusement. Très professionnellement.
– Ce n’est pas trop chaud ? ni trop froid ? s’inquiétait-elle gentiment, je ne vous fais pas mal ?
Ni chaud. Ni froid. Rien.
Il y avait bien longtemps que je ne regardais plus ses seins.

Moi, j’avais mal à l’homme.

L'avis de la presse

Des phrases magiques…! C’est superbe…
Thierry ARDISSON CANAL+

Un coup de coeur: un livre profond , émouvant, une aventure humaine courageuse et bouleversante qui nous convoque et nous donne à réfléchir
Brigitte KERNEL   FRANCE INTER

Voila un bien beau témoignage !…
Eric Favereau   LIBERATION

Le syndrome du Bocal : humour et gravité…
Le QUOTIDIEN du MEDECIN

Magnifique livre. « Le jour où… »
Ses deux tours s’effondrent un 11 septembre… paralysé en 24h!
J.P. Chatrier  PARIS MATCH

C’est l’histoire d’une guérison extraordinaire. Une Ode à la vie…
David PUJADAS  FRANCE 2

300 jours sur le dos ! il sort de l’enfer avec l’énergie du survivant et l’euphorie du rescapé
Harry ROSELMACK  « 7 à 8 »  TF1

…C’est LE LIVRE DE L’ETE… un ton drôle et féroce…
Télé POCHE

La victoire sur la souffrance par les mots
Le QUOTIDIEN du PHARMACIEN

Formidablement bien écrit… avec beaucoup d’auto dérision et d’humour…
On passe un très bon moment à vous lire.
« Le magazine de la santé » FRANCE 5

Le Syndrome du BOCAL est une aventure incroyable qui fait des romans de science-fiction les plus avant-gardistes, de pâles récits !
Écrit d’une plume légère, ce livre est de ceux que l’on a du mal à refermer…
Choix des BIBLIOTHECAIRE.com

Très beau livre… Une histoire passionnante riche de volonté et d’humour… une véritable épopée…
ce qui est fabuleux dans ce  livre c’est qu’ en plus il y a beaucoup d’humour…
« le 12/13 »  FRANCE 3

L’humour corrosif de Claude Pinault aboutit à un livre drôle et poignant…
La République du Centre

C’est mon coup de cœur ! Un récit très riche écrit avec un humour décapant par un homme cultivé, débordant d’appétit de vivre…
Marina CARRERE d’ENCAUSSE

Un style vif. Un humour àdéplacer des montagnes. Etonnant. Passionnant. Génial..
La BELGIQUE

Un très beau livre, sur une histoire incroyable et qui se lit d’une traite.
Passionnant de bout en bout..
Orléans TV

C’est un livre de combat et de colère qui se termine sur une victoire étonnante. Mais c’est aussi un livre plein de tendresse de sensualité et d’amour.
Un livre généreux et très bien écrit. À lire absolument…
FRANCE Bleu. «Le livre du jour»

Claude Pinault sort « le syndrome du bocal », où il raconte tout avec une plume formidablement agile. Un témoignage fort où l’auteur manie l’humour avec culot et élégance.
Un auteur est né. Son écriture est un vrai plaisir. On a du mal à croire que c’est un premier ouvrage…
STUD’Orléans

Hospitalisé quinze mois, l’auteur adepte des sports tel que le parapente ou le saut à l’élastique, ne renonce pas. A force de volonté, il mobilise son corps qui peu à peu retrouve un fonctionnement presque normal. Revenu de l’enfer, CLAUDE PINAULT décide de raconter ce qu’il a vécu. Il en a tiré un ouvrage à l’humour décapant et au style percutant…
Le MIDI LIBRE

De ce voyage au bout de l’enfer Claude PINAULT a tiré un récit drôle et ravageur. Son courage exemplaire et sa plume jazzy lui ont ouvert les plateaux télé. Son histoire interesse le cinéma. Malgré les trompettes de la renommée Claude n’a pas oublié ses « compagnons d’armes et de larmes ». Pour chacun Claude prend le temps d’une anecdote, d’un encouragement offert d’une voix chaude et attentive et sans violons. Les lunettes glissent sur le nez de l’écrivain blagueur et philosophe. « -Avec les gens blessés dans leur corps, il n’y a plus de paraître, il n’y a que l’être » dit-il avec une conviction évidente. Un très beau moment.
OUEST-France

C’est une maladie rare contre laquelle cet homme a engagé un combat étonnant et sur laquelle il nous livre ici un témoignage saisissant.
L’ALSACE

Un récit acéré, -où l’humour est toujours présent-, de cette victoire sur la tétraplégie. Ecrit avec un style remarquable et publié dans une prestigieuse maison d’éditions.
Le magazine de la CCI du Loiret.

Ecrit dans un style enlevé, très moderne, très cru et plein d’humour, il témoigne de l’importance de l’optimisme et de la volonté dans le processus de la guérison.
Pour toutes ces raisons, la lecture de ce livre fait, et fera du bien…
Marie De HENNEZEL écrivain et psychologue

 

Un jeune et grand écrivain est né !
Comme Jacques Prévert, il a attendu 57 ans avant d’écrire.
Comme Jacques Prévert, il est discret : planqué derrière son chef-d’oeuvre sans rien dire.
Comme Jacques Prévert, il prouve que le talent n’a pas besoin d’avoir 20 ans.
Comme Jacques Prévert, on va vite entendre parler de lui.
Son livre, pardon, son chef-d’œuvre! n’ayons pas peur des mots, est un miracle.
Claude Pinault -c’est le nom de l’écrivain sur lequel il faudra compter désormais-, est tombé gravement malade : tétraplégique en quelques heures!

Seule sa tête bougeait encore. Puis il fut enfermé dans son corps pendant trois ans.
Comme Kafka dans « la Métamorphose ».
Quand il a guéri, Claude Pinault en a fait un livre. Mais pas n’importe lequel.

Pas un récit, avec du vide entre les mots et tout un tas de phrases qui s’effacent au fur et à mesure. Non. Un livre, un vrai, un ROMAN !
Avec des sons, des mots qui parlent et qui résonnent tout seuls.
Des virgules placées là où il faut et des points qui tombent comme des couperets.
Avec des images qui se forment et qui restent longtemps dans le cerveau.
Un Roman, un vrai avec un STYLE! Pas un de ces romans sans voix faits de phrases cacophoniques. Non ! Un roman littéraire.

Dans son chef-d’œuvre -car c’en est un !-, Claude Pinault ne fait pas que raconter ce qu’il a vécu : car ça tout le monde peut le faire.
Non. Claude Pinault fait comme Queneau : il s’amuse avec les mots, joue avec la langue, la réinvente pour lui tout seul, à sa manière, comme un jazzman.
On va dire que j’en fais trop. Et bien tant mieux.

Car ce livre m’a bouleversé. Il est le plus beau livre que j’ai lu depuis des années.
Car au-delà de son histoire qui marque à jamais, le style est inclassable.
Il y a du Kafka et du Céline chez Claude Pinault.

On rit, on pleure, on hurle de rage, on savoure. C’est drôle, trash, émouvant :
 » La porte à côté s’ouvre sur deux lits. Les murs marron ou gris, tous pareils. Un pauvre bougre est allongé sur l’un d’eux. Pour la boisson et le tabac, sa brave gueule d’un joli bistre violacé indique un bon niveau de saturation. Autour de lui, une famille même couleur de peau. Ça sent le tabac froid, les aisselles non épilées, l’eau de Cologne de tête de gondole aspergée à la va-vite pour la visite à l’hosto. Une haleine de chacal crevé emplit le reste de la pièce. Ça pue l’angoisse. Ils me regardent passer entre leurs jambes. Immobiles sur leurs chaises. En silence. Sans bouger. Ils m’observent pour la mise au lit. En détail. On me retire le pantalon. La couleur de mon caleçon a l’air de leur plaire… »

A vrai dire son livre est plus qu’un roman. Il est une partition.
Et on rêve de se mettre derrière son piano pour jouer chaque mot qu’il écrit.
Son livre est un grand morceau de musique qui secoue et qu’on écoute jusqu’au bout.
Ce chef-d’œuvre sans bémol qui se lit autant qu’il s’écoute, c’est « Le Syndrome du Bocal ».
Claude Pinault, est celui qui l’a écrit et qui l’a joué dans sa tête pendant trois ans, retenez bien son nom…!
Alexandre MOIX écrivain réalisateur

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